Nouvelle rubrique sur le blog : les voyages culinaires. L’occasion pour moi de vous livrer quelques bonnes adresses et informations sur les spécialités locales. Premier arrêt en Andalousie et plus particulièrement à Séville pour découvrir cette ville pleine de soleil. Les rues bordées d’orangers, l’Andalousie est le pays de la corrida, du flamenco, de l’huile d’olive et des tapas (c’est dans cette région qu’est née cette spécialité).
Nous commençons notre balade dans le quartier Macarena, l’âme populaire de la vraie Séville. On peut y voir un mélange d’ancien et de moderne comme le Metropol Parasol, structure en bois de 28 mètres de haut (une des plus grandes du monde).
Non loin de là, un des bars à tapas les plus typiques et tenu par la même famille depuis 1670 : El Rinconcillo.
Dans ce bar, on mange debout accoudé au comptoir ou autour de gros tonneaux. Les places assises sont réservées au resto (les tapas n’y sont pas servies). La déco est pittoresque : jambons suspendus au plafond, azulejos, meuble-vitrine façon cabinet d’apothicaire, murs couverts de bouteilles…
On y mange évidemment la spécialité locale : le Jamón Ibérico. Il ne faut pas le confondre avec le Serrano que l’on trouve partout en Espagne et qui provient du porc blanc. Le Jamón Ibérico provient de porc méditerranéen de race Ibérique et de couleur noire (pata negra). 2 catégories : le Cebo (porcs nourris classiquement et parfois de façon industrielle) et le Bellota (porcs nourris exclusivement de glands et élevés en liberté, le top).
Dans ce bar, on nous propose du jamón Ibérico de Bellota découpé devant nos yeux.
Chaque fois que vous commandez, le serveur marque le prix à la craie sur le comptoir pour réaliser l’addition à la fin.
Le pain est servi avec des « picos » typiques d’Andalousie.
On passe ensuite à un autre plat typique : le salmorejo. Il s’agit d’un gazpacho épaissi avec de la mie de pain et de l’huile d’olive, et agrémenté d’oeuf dur et de jamón, un délice.
Et enfin des « croquetas caseras ». Habituellement,les croquetas se composent d’une sorte de béchamel crémeuse avec du jambon cru que l’on passe en panure et que l’on frit à l’huile d’olive (je vous mettrai la recette sur le blog). Leur version « de la maison » propose une base plus épaisse au gout exceptionnel.
On se dirige ensuite vers le quartier de El Arenal. Ne manquez pas de faire un tour dans la Plaza de toros (les arènes).
Juste derrière, vous trouverez un bar à tapas plus gastronomique : Septimo.
Dans ce restaurant vous pourrez déguster du Caballa marinada sobre guacamole (maquereau mariné sur du guacamole). Ce plat manque d’assaisonnement mais devient délicieux avec un peu de sel.
On poursuit avec la Cecina de Astorga. Là par contre on est dans l’excellence, de la viande de bœuf séchée et fumée qui provient de la ville d’Astorga en Castille-et-León, exceptionnel.
De nouveau des croquetas, impossible de faire un resto sans en prendre… Celles-ci sont plus classiques que les précédentes mais très bien exécutées et délicieuses.
Pour finir, la spécialité de la maison, Mollejas de ternera con boletus (ris de veau aux cèpes). Le plat n’est pas très photogénique mais le goût est vraiment fabuleux, je vous le recommande.
Direction maintenant le quartier de Santa Cruz, l’ancien quartier Juif et ses ruelles remplies d’orangers.
Ne manquez pas au détour d’une ruelle de vous arrêter dans une des spécialités de la ville : les churrerias. La Calenteria (7 Calle Cano y Cueto) est tenue par la même famille depuis 3 générations.
On y déguste de délicieux churros que l’on trempe dans un bon chocolat chaud. Habituellement le chocolat chaud qui accompagne les churros est épais, ce qui n’est pas le cas ici.
Nous prenons maintenant la direction du quartier San Lorenzo, après avoir jeté un rapide coup d’oeil au musée des beaux arts (gratuit mais très accès sur l’art religieux), faite un arrêt au bar Dos de Mayo, un excellent rapport qualité-prix.
Évidemment, il faut prendre quelques croquetas de jamón hechos en casa pour la route.
Je vous recommande le Solomillo en salsa Mozárabe. Un faux filet avec un sauce délicieuse qui ressemble à la salsa brava des patatas bravas. A noter que ce n’est pas servi avec des frites comme le laisse penser la photo mais des pommes de terres cuites coupées en bâtonnets.
On poursuit avec une ensaladilla de pulpo a la Gallega. Il s’agit de poulpe avec du pimentón dans une piémontaise, un délice.
Vient ensuite un plat exceptionnel, qui vaut à lui seul son déplacement dans cet établissement : bombón de pato. Littéralement un « bonbon de canard », il s’agit d’une tartine de foie gras poêlé avec un jus réduit au miel à tomber par terre.
Un cran en dessous mais quand même très bon, le churrasquín ibérico al mojo picón. Du cochon Ibérique grillé avec un sauce typique des Canaries au poivron et piment.
Enfin, le bar vous propose évidemment beaucoup de jambons au choix. Vous pouvez vous laisser tenter par le meilleur de tous, le Jabugo. Il est issu de cochons ibériques élevés dans les forêts de chêne-liège du parc de Aracena y Picos de Aroche, à moins de 100km au nord-ouest de Séville.
Notre balade gourmande se poursuit dans le quartier de la mairie. Prenez un peu le soleil sur la magnifique place de San Francisco.
Quand la faim se fait sentir, je vous propose de vous rendre dans le bar El Alfalfa. Ne vous faites pas avoir par les apparences, ce bar est petit, la carte est peu fournie et pas forcement attrayante , et pourtant c’est vraiment un de mes coups de cœur de Séville.
Pour commencer, je me suis laissé tenter par une boisson locale : le Manzanilla. Il s’agit d’un vin sec à priori classique mais qui s’est avéré imbuvable pour moi. Le goût se situe entre le vermouth et le vin blanc qu’on a oublié dans une cave. Si quelqu’un peut m’expliquer l’intérêt de ce vin, qu’il me laisse un commentaire.
Je vous conseille plutôt de vous diriger vers les bières locales beaucoup plus agréables en bouche.
Passé cette première difficulté, place aux tapas. Les portions sont généreuses, ne commandez pas trop de plats tout de suite (surtout qu’ils arrivent tous en même temps). Vous serez sûrement surpris, la serveuse crie pour que les clients viennent chercher leurs plats au comptoir. Original.
On commence par le Bacalao a la Romana, des beignets de morue cuits à la perfection (le poisson fond dans la bouche) et au goût très fin. A tester de toute urgence.
On poursuit avec le Pollo a « La Alfalfa », une cuisse de poulet désossée avec une sauce à tomber par terre à base de crème, de moutarde, du vin blanc, du citron. Impossible de connaitre la composition exacte, la serveuse nous indique juste qu’elle est faite avec beaucoup d’amour.
Le restaurant est spécialisé dans les Brusquetas (tartines). Voici la Brusqueta Andaluza, une tartine de mozzarella grillée, salmorejo et jamón ibérico. Simple mais terriblement délicieux.
On fini en apothéose avec le Calamar Frito, des fritures de morceaux de calamars à la texture et au gout exceptionnel.
Si vous avez un peu de temps, je vous conseille de passer une journée à Cordoue (facile d’accès en covoiturage ou en train). Cette ville est vraiment superbe à visiter entre le quartier juif, la mosquée-cathédrale et l’Alcázar.
Bien évidemment, je vais vous livrer une bonne adresse pour vous régaler : La Furgo. Ce restaurant nous a été conseillé par une copine originaire de Cordoue, et je peux vous assurer qu’elle ne s’est pas moquée de nous.
Pour commencer, on a le droit à une mise en bouche : mantequilla de queso de cabra casero (beurre maison de fromage de chèvre). Le gout de chèvre est très délicat, le tout est servi avec du pain maison au raisin et aux graines, parfait pour démarrer le repas.
En entrée, une petite douceur du Japon dont je vous mettrai une recette prochainement : Gyoza de cerdo (gyoza de porc). Ce restaurant fait dans le gastronomique à prix abordable. Ces gyozas ont bien la saveur caractéristique du Japon (il manque juste la petite face croustillante typique des gyozas) mais elles sont brillamment relevées par du bacon fumé, des algues wakamé, une sauce soja caramélisée et un mayonnaise au yuzu. Je pourrai me nourrir uniquement de ce plat tous les jours.
On poursuit avec un de mes plats préférés : Pulpo a la brasa (poulpe à la braise). Le plat est parfaitement exécuté, le poulpe est généreux, tendre et relevé à la fleur de sel. Il est servi avec une purée de courge assez basique (mais un peu de légume ne fait pas de mal).
A peine fini, la serveuse (très sympathique) nous amène un plat fabuleux : Canelón Coreano de confit de pato (cannellonis coréenne de confit de canard). Un confit de canard fondant et très bien assaisonné dans des cannellonis croustillants en pâte filo avec une béchamel au curry et aux truffes, une dinguerie.
On a tellement été emballés par le niveau de cuisine, qu’on s’est laissés tenter par un dessert (ce n’est pas la spécialité des espagnols) et encore une fois nous avons eu un grand plat : Brownie de chocolate blanco con helado de cacahuete y dulce de leche (brownie de chocolat blanc avec une glace à la cacahuète et à la crème de lait). Ce n’est pas vraiment ce qu’on attend d’un brownie, on se trouve plutôt entre le quatre-quart et le clafoutis mais c’est très très bon. La glace est le summum du dessert, un délicat gout de cacahuète grillée et le crémeux du dulce de leche.
Ce restaurant est un peu plus cher que les bar à tapas traditionnels mais vous ne serez vraiment pas déçu pour environ 25 euros par personne.
Fin du voyage pour nous, je vous recommande chaudement cette destination dépaysante. Prochaine étape Berlin pour goûter aux spécialités Allemandes.
2 comments
Merci pour cette balade Culinaire
J’en bave, incroyable!